BOXE TIME

BOXE TIME

VICTOR YOUNG PEREZ

VICTOR YOUNG PEREZ.jpg

 

Né à Tunis en 1911 dans une modeste famille juive, le jeune Victor Younki se passionne pour la boxe, sport alors très populaire dans la Tunisie coloniale au cours de l’entre-deux-guerres. Sous la coupe de son entraîneur et protecteur Joe Guez, il commence à fréquenter les rings tunisois. Son talent manifeste l’amène à traverser la Méditerranée, direction Paris.

 

Celui qui se fait désormais appeler Young Perez s’illustre immédiatement lors de son premier match professionnel en 1928, à l’âge de 17 ans. Sa carrière est lancée. Mais c’est en 1931 qu’il connaît la consécration, à tout juste 20 ans : il devient champion de France des poids mouche en juin en battant Valentin Angelmann, puis, le 26 octobre, Young Perez devient champion du monde de cette catégorie en battant l’une de ses idoles, l’Américain Frankie Genaro, par K.-O. au 2e round devant 16 000 spectateurs, au Palais des Sports de Paris. Toute la presse salue son exploit et il est accueilli en héros dans sa Tunisie natale.

 

Mais la gloire de Perez est éphémère. En 1932, vie facile et déboires amoureux se conjuguent avec la perte de son titre de champion du monde. S’il continue à boxer désormais dans la catégorie poids coq en raison d’une prise de poids, le succès n’est plus au rendez-vous et la carrière de Young Perez s’étiole. En 1939, lorsque la guerre est déclarée, Young Perez n’est plus qu’un boxeur de seconde zone, désargenté et quelque peu oublié. Mais, à moins de 30 ans, il veut reconquérir des titres et se refuse, malgré le danger de plus en plus menaçant à l’encontre des Juifs, à rentrer en Tunisie.

 

En 1943, la milice l’arrête et l’interne à Drancy où on le surnomme « champion ». Déporté à Auschwitz, il continue à pratiquer la boxe, souvent contre des officiers allemands. S’il survit aux premiers mois de déportation, Young Perez n’aura pas la chance de revoir les siens. Le 18 janvier 1945, il est abattu lors d’une des marches de la mort qui suivent l’évacuation des camps d’extermination. Son meurtrier serait l’un des officiers SS que Young avait battu sur un ring d’Auschwitz quelques mois auparavant. Cruel destin pour ce grand champion, populaire en France et dans sa Tunisie natale.



07/04/2019
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi