BOXE TIME

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RAY FAMECHON

 

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Raymond Famechon est né à Maubeuge en 1924 d’un père conducteur de tramway après
avoir été forgeron. Il est le dernier d’une famille de onze enfants. Ses quatre frères aînés lui
ouvrent la voie de la carrière de boxeur. Ses débuts sont néanmoins pénibles : pour gagner sa
vie, il s’engage comme aide-cuisinier à la cantine de la salle de boxe de L’Elysée-
Montmartre. Les choses vont cependant évoluer très rapidement : champion de France des
poids « mouche » dès 1942, Ray passe professionnel ; âgé de 20 ans, il affiche un
palmarès exceptionnel et ne compte que deux matchs nuls en 125 combats !
Le 19 septembre 1945, Ray Famechon devient champion de France des poids
« plume » en battant aux points Paul Dogniaux, et, le 22 mars 1948, à Nottingham, il est
couronné champion d’Europe face à Ronnie Clayton.


Entre temps, le 24 novembre 1945, il a épousé Micheline Aufort (une amie d’enfance qu’il a
rencontrée très jeune, elle avait 12 ans, il en avait 16).
Les journaux multiplient leur Une sur celui qui prend le chemin de Marcel Cerdan. En effet,
les deux champions sont quasiment aussi célèbres l’un que l’autre : le 7 juillet 1945, la ville
de Fontenay-aux-Roses propose une exhibition opposant les deux vedettes. Dans la revue
Nord-France, dans Paris-Match, on découvre ainsi le pavillon d'Aulnay-Sous-Bois, qu’il
habite avec sa femme Micheline et leur fils, Patrick.


Fort de 58 victoires en 61 combats, Raymond Famechon affronte Willie Pep au
Madison Square Garden de New York, le 17 mars 1950, pour le titre de champion du
monde. Il est battu. Le 14 octobre 1965, il explique ainsi cette défaite au journal
Détective : « Je n’ai peut-être pas attaqué assez tôt. Pep était un vieux renard du ring et
j’ai mis cinq rounds à « prendre la distance » comme on dit en boxe. Il tournait sans
cesse autour de moi. Pendant tout ce début de match, je me rendais parfaitement
compte que Pep faisait une démonstration de jeu organisé. (…) Quand je me suis
réveillé, à la neuvième reprise, il était déjà trop tard. »
Famechon dispose d'une seconde chance mondiale, le 9 février 1953 au Vel d'Hiv,
devant Percy Bassett. Il est favori, même pour les reporters américains.
Contre toute attente, il est à nouveau battu. « Bassett m’a mis K.O. parce qu’il avait un
punch extraordinaire. Il m’a dominé, il n’y a rien à dire contre ça. » explique le boxeur
à Détective le 14 octobre 1965.


Les choses ne vont pas en s’arrangeant : le 20 mars 1953, un mois après la défaite
contre Percy Bassett, Famechon est victime d’un accident. Il reçoit une décharge de
chevrotine dans l’épaule, alors qu’il nettoyait un fusil. On a beaucoup parlé de
tentative de suicide.
Contraint à l'abandon devant Jean Sneyers, Ray Famechon perd aussi son titre
européen en octobre de la même année. Il le reprend au Belge onze mois plus tard, le
défend par deux fois, mais doit définitivement le céder à l'Espagnol Fred Galiana lors
de l'hiver 1955. En treize championnats d'Europe, il n'a connu que deux défaites et a
dominé la catégorie des « plume » durant sept ans.


Sa carrière s'achève en octobre 1956 à Londres face au jeune Britannique Bobby
O'Neill.

Commence alors la période de la reconversion. Abandonné par sa femme et par son
manager Marcel Coletta, Famechon qui avait su penser à l’avenir en achetant une
blanchisserie à Montmartre, connaît la faillite et se voit contraint de multiplier les
petits boulots. Balayeur à la Gare de Lyon, il est reconnu coupable du vol de 4 000
francs dans le sac à main d'une femme de ménage. Condamné à une amende et à une
peine d’emprisonnement avec sursis, Raymond Famechon devient pompiste dans une
station-service de Chelles, puis, dans les années 1970, laveur de carreaux à l'ORTF. Sa
disparition, le 29 janvier 1978, passe inaperçue.

 
La fratrie :
Alfred Famechon, né en 1912, champion du Nord professionnel en 1933, devient
lamineur à la fabrique de fer de Maubeuge.
Lucien Famechon, champion du Nord, poids « mouche », ne connaît aucune défaite.
Affaibli par cinq années de captivité, ayant connu les camps de représailles pour
plusieurs tentatives d’évasion, il ne remonte pas sur le ring après la guerre et devient
pontonnier au laminoir de Sennelle.
Emile Famechon, né en 1920, débute chez les professionnels par 18 victoires
consécutives ; champion du Nord et des Flandres, il remporte le titre de champion de
France des poids « mouche » en avril 1946. Ayant échoué pour le titre européen, il se
reconvertit et devient maçon à Paris.
André Famechon né en 1922 passe professionnel en 1942. Champion de France des
« poids léger » dès 1943, il ne tient pas ses promesses et quitte la France pour
l’Australie. Victime d’un très grave accident de moto, il se remet difficilement et
devient docker. On trouve quelques renseignements sur lui en consultant les sites
australiens car il est le père du célèbre champion du monde des poids « plume »
Johnny Famechon.




07/04/2019
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