FRANCOIS ANEWY
François Anewy
Pur produit (1930) de la Nouvelle-Calédonie multiraciale, François Anewy commença à boxer dès
l’âge de quinze ans face aux militaires américains basés sur le Territoire durant la guerre du
Pacifique. Il accumule les victoires sur les Yankees et peu de temps après le conflit, Anewy fait le vide
sur le « Caillou » (Nouvelle-Calédonie) en surclassant tous les pugilistes locaux qu’on lui oppose.
A dix-neuf ans, François Anewy devance l’appel aux Armées et rejoint la Métropole, et plus
particulièrement le camp de Satory à Vincennes. Anewy prend alors une licence de boxeur amateur à
la FSGT, concurrente de la Fédération Française de Boxe ; sa progression est fulgurante, il devient
champion de cette association populaire.
Le jeune militaire effectue ses classes, puis il est envoyé à Abidjan en Côte d’Ivoire et en profite pour
pratiquer sa passion ; la boxe. Les combats se succèdent pour François Anewy qui ne tarde pas à
devenir un véritable épouvantail à ne pas rencontrer pour les Africains.
C’est à Dakar qu’il devient Champion AOF (Afrique Occidentale Française) des poids moyens chez les
professionnels en battant avant la limite Doye Eladje en 1952, titre qu’il défendra victorieusement
face à Keita El Hadj. François subira un échec face à ce même boxeur. Il étoffe son palmarès de belles
victoires sur des boxeurs de très bon niveau comme Lalaounis, Augugnon, Kouame Yao, Cabral.
Il obtient le match nul, à Abidjan, face à Mickey Laurent, le dernier vainqueur de Laurent Dauthuille,
celui-là même qui avait le titre mondial des poids moyens à sa portée lorsqu’il rencontra Jake La
Motta, mais qu’il perdra sur une erreur de tactique. Après sa nette victoire sur Jean Piniarsky, la FFB
ne peut plus oublier Anewy et le classe dans les dix meilleurs boxeurs français de sa catégorie. Le
niveau national presque atteint, François ne refusera aucun adversaire pour y parvenir ; victoire sur
Stéphane Pasek et un nul obtenu face au rugueux Jean Ruellet. François Anewy rentre en Métropole
en 1956 avec sa famille qu’il a fondée. Sitôt arrivé ; il domine Michel Masson avant de partir pour
Liège pour y battre Kid Dussart, l’ex-champion d’Europe. François anewy tient la vedette au « Vel’
d’Hiv » et doit partager les points avec le Normand Marcel Pigou.
Un revers face à Drille ne le rebute en rien ; il retourne à Liège pour y dominer Abel Soudan et à
Hambourg où il prend le meilleur sur Erich Walter. Au « Vel d’Hiv », il aligne encore des succès sur
Louis Trochon et le Corse Sauveur Chiocca, deux boxeurs de classe.
Un succès net sur Gilbert Lavoine, l’ex-champion d’Europe des welters, doit le propulser vers le
championnat de France, mais là, il doit attendre encore. Il accepte alors de rencontrer Michel Diouf,
qui lui, est challengeur au titre national ; Anewy perd aux points de justesse.
Le Calédonien remporte son combat face au Normand Robert Guivarch avant de retourner dans son
pays natal C’est à Nouméa que l’Australien Harry Castle et à Wellington que le Samoan Tuna Scanlan
devront s’avouer vaincus face à la belle technique d’Anewy.
Son manager métropolitain Ray Golliet le rappelle en France où le championnat national se précise
pour Anewy.
A Tours, le 2 novembre 1958 devant plus de 5000 personnes, François Anewy devient champion de
France des poids moyens face à Michel Diouf après un combat héroïque en quinze rounds. Il ne
prend pas de repos, car il est sollicité trois semaines plus tard pour rencontrer le triple champion
Olympique, le Hongrois Lazzlo Papp. François n’a pas récupéré de son difficile combat face à Diouf et
doit s’incliner avant la limite.
François Anewy décide de s’installer définitivement à Nouméa où il continue de boxer ; il deviendra
champion des Mers du Sud le 17 décembre 1960 en prenant le meilleur sur le Fidjien Semi Tovolea.
Dernier titre pour Anewy qu’il devra abandonner à un autre fidjien, John Wainhile et mettra un
terme à sa belle carrière. Il décèdera en 1996.