BOXE TIME

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JO GONZALEZ

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Jo Gonzales est un boxeur français né le 6 Août 1941 a Narbonne.


Le Narbonnais est en effet, à jamais, un enfant d'Olympie. Médaillé d'argent en 1964 aux Jeux de Tokyo, en boxe, il cohabite avec l'extraordinaire aventure vécue à des milliers de kilomètres de sa ville natale il y a presque un demi-siècle. Il réaffirme avec flamme : "Les JO, c'est grandiose ! Ceux qui ont la possibilité d'y aller un jour doivent absolument vivre ça. Personnellement, y participer était déjà très fort. Décrocher une médaille d'argent a été fabuleux. Les JO dans la carrière d'un sportif, c'est le summum. Il n'y a pas plus haut, plus fort".

"La priorité c'était les sportifs"

Le village olympique qui compose une grande famille, Jo a connu : "Nous étions tous ensemble. Chaque pays avait son quartier. Nous disposions de villas, j'habitais dans l'une d'elles. Le village olympique proposait cinq ou six restaurants différents, avec cuisine européenne ou spécialités asiatiques. Nous avions des vélos pour nous déplacer dans cet immense lieu clos. On l'utilisait, puis on le laissait là où nous étions, où on voulait". La cérémonie d'ouverture avec l'empereur Hirohito, le Narbonnais ne l'a pas vécue de l'intérieur : "Je boxais le lendemain, il fallait que je me repose". Le Club France n'existait pas, les sponsors et l'époque ne le commandant pas... Jo se souvient aussi des sorties pour les compétitions : "Avec des véhicules spécialement affrétés, nous traversions Tokyo en quelques minutes. L'escorte brûlait les feux rouges et fonçait. La priorité pendant les Jeux, c'était nous, les sportifs !".

Battu aux points en finale par le Russe Boris Lagutin, Jo la Foudre a ensuite connu quatre nouvelles années dans la lumière : "Jusqu'aux Jeux de Mexico, j'étais le numéro deux dans le Monde en boxe !", rappelle-t-il avec un brin de fierté.

Malgré le temps qui passe, son attachement aux JO ne se dément pas : "Je regarderai tous les soirs à la télévision. Depuis 1964, entre sportifs, nous restons en contact. Il y a peu, Jazy m'a appelé. Et la semaine prochaine, je dois revoir le sprinter Jean-Pierre Boccardo, qui faisait partie de la délégation française à Tokyo. Nous nous contactons régulièrement, tous les anciens... A part bien sûr ceux qui sont partis trop vite".

Jo revient au présent pour saluer la magie de la compétition, "qui n'a pas d'équivalent en émotion". Le garçon de 23 ans qui écarquillait les yeux devant les Jeux Olympiques en 1964 n'a pas subi les outrages du temps...

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C'était en octobre 1964

Les Jeux Olympiques auxquels a participé Jo Gonzales se déroulaient à Tokyo du 10 au 24 octobre 1964. La France faisait partie des 94 délégations présentes cette année-là. Le Narbonnais faisait partie des favoris, tant sa réputation de puncheur l'avait précédé.

Las en finale, Jo, 71 kg, est tombé sur un rusé russe, Lagutin. Il a quand même ramené une médaille d'argent. Médaille qui lui a été dérobée il y a quelques années à Narbonne et qui n'est jamais revenue...

"Il me reste le diplôme et surtout les souvenirs. Mes performances aussi. Et ça, personne ne peut me le prendre" constate Jo Gonzales. Grand coeur, il s'est séparé de ses gants mythiques il y a trois ans, en les cédant à un collectionneur au caractère aussi bien trempé que ses passions sont fortes : Louis Nicollin ! Ces boules de cuir trônent désormais dans le musée que le président du Montpellier football a aménagé chez lui, dans sa manade. Jo protège aussi une autre image, celle de l'unique médaille d'or française en 1964... "C'était Pierre Jonquères d'Oriola en équitation". Un autre régional.

 

Médaille d'argent de boxe aux JO

  • "Le 23 octobre 1964, la France entière a les yeux rivés sur un p’tit Français qui monte sur le ring de Tokyo en quête de breloque d’or. Ça fait presque 30 ans que le pays attend une médaille olympique en boxe. Quinze qu’elle pleure Marcel Cerdan et attend son successeur.

Né le 6 août 1941, c'est à 23 ans que ce triple champion de France devient médaille d'Argent de boxe au JO de Tokyo en 1964 dans la catégorie des super welters.

 

Jo n’est pas un grand technicien

 
  • Mais il cogne fort, très fort. Un an avant, il rencontre le capitaine de la sélection anglaise. "Une marmite au menton et je le mets KO, raide sur le sol. Les pompiers l’emmènent à l’hôpital. Les policiers sont montés sur le ring pour vérifier que je n’avais pas de plâtre dans mes bandages.
  • Le “punch” comme on dit dans le jargon, cette force dans son bras gauche, c’est inné chez Jo. S’il ne l’a jamais travaillé, il l’use sans modération dès ses premières années.

Petit Jo

  • Gonzales, fils d’un ouvrier agricole espagnol, n’est pas du genre premier de classe. D’ Ouveillan à Coursan , il écume les fêtes de village et collectionne les bagarres. Remarqué dans la rue, Jo Gonzales franchit pour la première fois les portes du Boxing Club Narbonnais à 17 ans. Le début d’une grande carrière...

Jo entre dans la cour des grands

  • Ce jour de 1964, face à un boxeur plus fort que lui, sa défaite le sera tout autant. Qu’importe. Médaillé d’argent, Jo Gonzales entre dans la cour des grands, dans le cœur des Français. "Quand je suis descendu du ring, Dalida fut la première à m’embrasser. À mon retour des Jeux, je ne pouvais pas prendre ma voiture, les rues étaient noires de monde, les gens se mettaient en travers de la route pour me voir."

L’enfant de Narbonne

  • Est reçu par le Général de Gaulle et découvre les honneurs de la capitale. Jo passe alors chez les professionnels. Il y remporte 7 titres de champion de France, 39 victoires, toutes par KO, pour 11 défaites. Mais loin de l’équipe de France, la solitude du monde pro lui pèsera jusqu’à la fin, un soir de 1971, après une ultime défaite, lassé de 13 années de combat.

"Mon seul regret est de ne pas avoir été assez courageux. Parfois, j’ai mis un genou à terre et c’était fini. Mais je suis fier quand je vois que les gens de mon époque : les Jazy, Bouttier, Maso ne m’ont pas oublié et viennent me saluer ici, chez moi."

Jo Gonzales est un Narbonnais

  • Si vous êtes un habitué des Halles, vous le croiserez sûrement ...ou dans les tribunes du Parc des sports.
  • "La boxe m’a tout donné, j’aurais pu finir petit voyou." Aujourd’hui, Jo Gonzales est un homme apaisé. "J’ai quatre petits-enfants qui ne croient pas toujours ce que raconte leur papy." Ce soir, il fêtera ses 70 ans avec les siens, sans fioritures. Seule lui manquera cette médaille qu’on lui a volée il y a 40 ans. La blessure s’est refermée, ne reste que le souvenir. Et ça, personne ne pourra lui enlever". 


29/04/2019
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